La fondation Idea a publié son Décryptage n°23 dont l’objectif est d’évaluer l’impact de l’inflation énergétique sur le budget des ménages en 2022, avant et après les mesures de soutien prises par l’État. Ces dernières, ciblées sur les plus faibles revenus, ont redistribué les cartes.
En sept mois, le prix moyen de l’énergie a augmenté de 41%, avec des hausses particulièrement prononcées pour le gaz et le mazout. Une flambée des prix qui a des conséquences sur le revenu disponible des ménages, surtout les plus défavorisés. Le Décryptage n°23 réalisée par la fondation Idea s’appuie sur des données du Statec (prix de l’énergie et budget moyen des ménages) allant d’août 2021 à mars 2022, et anticipe le revenu disponible des ménages des neuf mois restants sur la base des mesures de compensation prises lors des discussions tripartites du 31 mars 2022, en supposant que les prix restent stables à partir de mars. La méthodologie retenue a été de classer les ménages selon cinq catégories types en fonction de leurs revenus, du plus faible (35.000 euros annuels) au plus élevé (120.000 euros annuels), sur la base de deux salaires égaux par ménage.
Un ménage type gagnant 35.000 euros par an perdra, du fait de cette inflation de 41%, environ 1.000 euros par an sur son pouvoir d’achat, soit 2,9% de son revenu disponible, alors qu’un couple gagnant 120.000 euros par an va concéder 1.300 euros, ce qui ne représente que 1,1% de son revenu disponible.
Par effet de proportionnalité, l’indexation des salaires (tenant compte du taux d’imposition) déclenchée en octobre compense, certes, les chiffres indiqués ci-dessus, mais de manière inéquitable et paradoxale (l’indexation étant une mesure sociale), car on observe qu’elle profite surtout aux revenus les plus élevés. Ainsi, un ménage à hauts revenus gagnera 214 euros nets après indexation, alors que le ménage à faibles revenus perdra 364 euros nets par an.
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